à propos de la Biennale 2013 : ''Matières''....
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Il est communément supposé, et non seulement par les néophytes, que
l’Ikebana, l’art floral japonais part de la Nature, s’inspire de la Nature
voire reproduit la Nature !
Sofu Teshigahara, le fondateur de l’Ecole SOGETSU à laquelle se réfère
notre association, nous dit dans son testament floral, qu’il n’y pas d’Ikebana
sans l’Homme !
‘’Une fleur, une branche, un vase pour les présenter : qui y aura pensé ? ‘’
Est-ce le velouté d’un pétale, la transparence du verre, la rugosité
d’une écorce, la froideur du métal, le satiné d’une résine, la douceur d’un
bois, la sensualité d’une terre, la limpidité d’une eau ou toute autre
mystérieuse matière qui ont provoqué le désir d’un arrangement floral, lequel certes,
mettra la fleur en majesté mais dira aussi beaucoup des émois de qui l’a
imaginé puis modelé avec ses ‘’mains de
chair et de sang’’ ?
Alors, amis du Beau, n’hésitez pas, lors de cette édition 2013 de la
Biennale d’Art floral, à modifier votre regard ! Détaillez toutes ces matières qui font un bouquet, dans une telle harmonie que ce qui est initialement
séparé se transforme en un Tout !
‘’On a une fleur, un vase apparait ; On a un vase, une fleur
s’impose. Il faut attendre ce moment où le vase et la fleur se rejoignent, où
ils ne peuvent plus se passer l’un de l’autre’’
Mais attention ! l’Ecole Sogetsu repousse les limites : ‘’On
peut même se passer de vase pour exprimer encore plus librement tel ou tel
concept’’ et Sofu Teshigahara nous confie enfin :
‘’Un jour on m’ a demandé : que feriez-vous si vous viviez dans
un pays comme la Mandchourie où il n’y pas de fleurs ? ‘’ J’ai répondu :
‘’’je ferais sans doute des compositions
de terre’’.
Le végétal vous ravira, comme à
l’accoutumé, par ses formes, masses, lignes, couleurs mais il vous murmure
aussi que la matière le constitue et que des matières sont son écrin. Et ne
soyez pas oublieux de celle ou celui qui les a unis et arrangés. Peut-être
vous, demain ?
{Les
citations sont extraites du fascicule ‘’Kadensho / Mon testament floral’’ [Sofu
Teshigahara]. Traduit du japonais par Camille Ogawa.
